Les femmes en surpoids, à silhouette en forme de pomme, c’est-à-dire présentant de la graisse abdominale, présentent aussi un risque accru de crise cardiaque, par rapport aux femmes ayant une silhouette en forme de poire, démontre cette étude de l'Université d'Oxford. Des données obtenues sur un très large échantillon, publiées dans le Journal of American Heart Association, qui suggèrent de prendre en compte aussi la distribution de la graisse corporelle et en particulier l’adiposité centrale, pour estimer le risque cardiaque en cas d’IMC élevé.
L’équipe a regardé ici les liens entre l'augmentation des taux de graisse corporelle et le risque de crise cardiaque, à partir des données de près de 500.000 adultes âgés de 40 à 69 ans (265.988 femmes et 213.622 hommes, sans antécédents de maladie cardiovasculaire), présentant un IMC de 27 en moyenne et participant à l'étude britannique Biobank. Précisément, les chercheurs ont pris en compte 7 années de données dont le tour de taille, le tour de hanche, la taille, le poids, l’IMC, le rapport taille / hanches, le rapport taille-taille (tour de taille par taille debout). Les chercheurs ont également pris en compte les facteurs de confusion possibles (âge, niveau de revenus, tabagisme…). Durant ces années de suivi, 5.710 cas de crise cardiaque (à 20% chez des femmes) ont été enregistrés ; L'analyse révèle que :
- un tour de taille plus élevé par rapport au tour de hanches est lié à un risque accru de crise cardiaque ;
- cette corrélation est plus forte qu’entre l’IMC et le risque de crise cardiaque ;
- les femmes dont le tour de taille est > à la moyenne présentent un risque accru de crise cardiaque vs les hommes dont le tour de taille est > à la moyenne.
- le plus grand rapport taille-hanches est le plus fortement associé au risque de crise cardiaque. C'est à nouveau particulièrement le cas chez les femmes.
Ainsi, on retiendra que comparées à l'indice de masse corporelle, les mesures de l'adiposité centrale ou abdominale peuvent être un meilleur indicateur du risque d’infarctus du myocarde et que les femmes à adiposité centrale élevée ont un risque d’infarctus supérieur à celui des hommes.
Ainsi, si le contrôle du poids est primordial pour la santé cardiaque, ce n'est pas le seul facteur.
Source: Journal of the American Heart Association February 28 2018 DOI : 10.1161/JAHA.117.008507 Sex Differences in the Association Between Measures of General and Central Adiposity and the Risk of Myocardial Infarction: Results From the UK Biobank
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