Un régime de perte de poids répété, peut conduire, on le sait, à un gain de poids supplémentaire. Cette étude de l‘université d’Exeter décortique un des processus en cause : le cerveau interprète ces régimes comme de courtes périodes de privation et induit l’organisme à stocker plus de graisse pour de futures disettes. D’où le fameux effet « yo-yo » qui attend plus d’une tentative de perte de poids sur 2. Une démonstration étayée dans la revue Evolution, Medicine and Public Health qui explique aussi qu’entre ces périodes de régime hypocalorique, les sujets vont augmenter leur apport alimentaire, ce qui n’est pas le cas chez ceux qui contrôlent et maintiennent leurs apports alimentaires et donc leur poids de santé. Un raisonnement simple qui doit sensibiliser à la constance alimentaire.
Cette étude, certes basée sur des observations d'animaux, dont les oiseaux, confirme qu'un apport alimentaire légèrement inférieur aux besoins énergétiques et la pratique régulière de l'exercice physique sont beaucoup plus efficaces pour reprendre puis maintenir un poids santé vs entreprendre un régime alimentaire à faible teneur en calories.
Les animaux, eux-aussi, répondent au risque de pénurie alimentaire en prenant du poids : c'est pourquoi les oiseaux de jardin sont plus gros en hiver quand les graines et les insectes sont plus difficiles à trouver. A partir de ces observations, les chercheurs développent ici un modèle mathématique du comportement alimentaire d'un animal qui sait si la nourriture est abondante ou limitée, mais ne sait pas quand les choses vont changer. L'animal va devoir en savoir plus sur l'évolution de l'accès à la nourriture avant de décider de « faire de la graisse » ou pas.
Le modèle montre que si l'alimentation est souvent restreinte (comme dans le cas de régimes répétés), l'animal prend un excès de poids entre les périodes de pénurie alimentaire. Et le modèle confirme que le gain de poids moyen en cas de pénurie alimentaire (ou de régime) sera en fait plus élevé qu'en l'absence de pénurie/régime. En substance, les sujets, animaux ou humains qui voient l'accès à l'alimentation comme fiable ou « sans problème » ont moins besoin de stocker de la graisse.
Cette explication issue de l'évolution, dans un monde où la nourriture était parfois abondante et parfois rare et où plus de graisse était associé à de meilleures chances de survie, contribue à expliquer le phénomène yo-yo. Comme si entre 2 phases de régime, les sujets, humains, avaient « peur de manquer ». Le modèle des chercheurs prédit en effet que l'envie de manger augmente énormément entre 2 régimes de perte de poids et cette envie ne diminue pas avec le gain poids parce que le cerveau est déjà convaincu qu'il est important de stocker. Bref, c'est une explication toute autre que celle d'un dysfonctionnement métabolique ou du principe de récompense.
Dec, 2016 (In Press) An adaptive response to uncertainty can lead to weight gain during dieting attempts et Communiqué Bristol University 4 Dec, 2016 Yo-yo dieting might cause extra weight gain
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