Le jeûne intermittent à raison d'un ou 2 jours par semaine, induit aussi une réponse bénéfique anti-inflammatoire, conclut cette équipe de nutritionnistes et de cliniciens de l’Intermountain Healthcare (Salt Lake City). C’est un nouvel avantage au spectre des bénéfices, de plus en plus large au fil des études de ce mode d’alimentation qui alterne périodes de jeûne et repas, plus ou moins longues selon les régimes. La recherche, présentée lors des Sessions scientifiques 2021 de l’American Heart Association (AHA) montre que le jeûne intermittent augmente les niveaux de galectine-3, une protéine liée à la réponse inflammatoire.
On connait l’'inflammation comme un facteur majeur de risque accru de multiples maladies chroniques, notamment le diabète et les maladies cardiaques. « Constater que le jeûne intermittent incite le corps à combattre l'inflammation et à réduire ces risques associés ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques », commente l’auteur principal, le Dr Benjamin Horne, directeur du Département épidémiologie cardiovasculaire et génétique à l'Intermountain Healthcare Heart Institute.
A la différence de régimes restrictifs bien plus contraignants, le jeûne intermittent peut être suivi sur une longue durée
Il s’agit des résultats de l'essai WONDERFUL d'Intermountain qui porte, précisément sur le jeûne intermittent : en résumé, l’analyse révèle qu’un type de jeûne intermittent entraîne une baisse du score du syndrome métabolique et de la résistance à l'insuline. L’essai a suivi 67 patients âgés de 21 à 70 ans qui présentaient tous au moins une caractéristique du syndrome métabolique ou un diabète de type 2. Les participants ne prenaient pas de médicaments antidiabétiques ou de statines et présentaient des taux de cholestérol LDL élevés. 36 des participants ont été affectés au groupe d’intervention devant suivre le programme de jeûne intermittent : soit ici, 2 fois par semaine un jeûne de 24 heures avec de l'eau seulement, pendant 4 semaines, puis 1 fois par semaine un jeûne de 24 heures avec de l'eau seulement pendant 22 semaines. Les jeûnes ne pouvaient pas être effectués sur des jours consécutifs. Les 31 participants témoins ont poursuivi leur régime alimentaire habituel. Après 26 semaines, les chercheurs ont ensuite mesuré la galectine-3 des participants et constatent :
- des niveaux de galectine-3 plus élevés dans le groupe à jeûne intermittent ;
- des taux plus faibles de HOMA-IR (ou homeostasis model assessment ou évaluation de la résistance à l'insuline) et de MSS (syndrome métabolique) ;
- des effets du jeûne globalement similaires aux effets rapportés des inhibiteurs du SGLT-2, une classe de médicaments utilisés dans le diabète de type 2.
« En identifiant ces niveaux plus élevés de galectine-3 chez les patients à jeun, l’étude éclaire un mécanisme impliqué dans la réduction du risque d'insuffisance cardiaque et de diabète ».
Ainsi, à la différence de régimes restrictifs bien plus contraignants, le jeûne intermittent, du moins ce type de jeûne restrictif, facilement observable à long terme par les patients peut donc avoir des effets anti-inflammatoires, très positifs sur la santé.
Source: Meeting American Heart Association (AHA) Scientific Sessions 2021 13-Nov-2021 Low-frequency intermittent fasting prompts anti-inflammatory response
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