L’exposition aux produits chimiques contenus dans le plastique peut contribuer à la prise de poids, démontre cette nouvelle étude de la Norwegian University of Science and Technologie (NTNU). La recherche fait suite à de précédents travaux suggérant déjà que l'exposition à certains des composés chimiques des plastiques, dont le bisphénol A et les phtalates, peut augmenter le risque de maladie cardiovasculaire chez l’Homme. Ces nouvelles preuves des effets métaboliques des plastiques largement présents dans notre environnement, présentées dans la revue Environmental Science & Technologie, appellent à évaluer pour leurs effets chez l’Homme, les nombreuses autres substances qui déclenchent ces effets problématiques.
Chaque jour, nous entrons en contact avec des dizaines de produits en plastique, dont les emballages alimentaires, dont les composants peuvent migrer dans nos aliments. « Nos expériences révèlent que ces emballages plastique ordinaires contiennent un mélange de substances qui peuvent être un facteur pertinent et très sous-estimé du surpoids et de l'obésité », explique ici l’auteur principal, Martin Wagner, professeur de biologie du NTNU.
Jusque-là, de nombreux experts et fabricants pensaient et soutenaient que la plupart des produits chimiques plastiques restaient dans le matériau. Cependant, l'équipe a montré que ces produits en plastique libèrent un grand nombre de composés chimiques qui migrent et finissent par pénétrer dans le corps. De précédentes recherches ont également suggéré que certains de ces composés ou perturbateurs endocriniens peuvent affecter le développement humain et la fertilité.
La découverte que certains de ces composés pourraient contribuer à la prise de poids est importante, alors que l'obésité fait partie des facteurs majeurs de maladies et de décès dans le monde (Encore récemment, la pandémie a révélé l’obésité comme un facteur majeur de vulnérabilité à l’infection).
Ces composés chimiques dans les plastiques qui contribuent à la prise de poids
L’équipe a examiné 34 produits en plastique du quotidien (pots de yaourt, bouteilles, éponges) en laboratoire afin d’identifier les différentes substances chimiques les composant.
- L’équipe a ainsi dénombré plus de 55 000 composants chimiques différents et identifié formellement 629 de ces substances.
- 11 de ces composés sont déjà connus pour interférer avec notre métabolisme en tant que perturbateurs endocriniens ;
- dans un tiers des produits analysés, certains composés s’avèrent favoriser le développement des cellules graisseuses lors d'expériences en laboratoire ;
- ces substances reprogramment les cellules précurseurs de manière à les spécialiser en cellules graisseuses qui prolifèrent davantage et s’accumulent sous forme de tissu adipeux ;
- certains plastiques non connus pour perturber le métabolisme induisent néanmoins ce développement des cellules graisseuses : cela suggère l'existence d'un grand nombre de composés chimiques encore non identifiés qui interfèrent avec la façon dont notre corps stocke les graisses.
« Ce ne sont pas les suspects habituels, comme le bisphénol A,
qui causent ces perturbations métaboliques. De très nombreux autres composés chimiques peivent contribuer au surpoids et à l'obésité et doivent être identifiés et étudiés » souligne l’auteur principal, Johannes Völker, chercheur au NTNU.
Source: Environmental Science & Technology January 26, 2022 DOI: 10.1021/acs.est.1c06316 Adipogenic activity of chemicals used in plastic consumer products
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