Wegovy ou Ozempic (Sémaglutide), des analogues du GLP-1 ont démontré, au-delà de leur indication initiale pour le traitement du diabète de type 2, leur efficacité contre l’obésité et pour la perte de poids. Cependant en dépit de ces preuves de la littérature et des efforts considérables de communication pour faire connaître ces nouveaux médicaments, la plupart des personnes dans la cible semblent rejeter cette option. C’est la conclusion de cette enquête menée par Morning Consult pour le Physicians Committee for Responsible Medicine, et dont les principaux résultats viennent d’être publiés dans le Journal of Managed Care and Specialty Pharmacy.
Ainsi les 3 quarts des personnes interrogées réfutent l'idée de prendre un médicament injectable pour perdre du poids. Ce résultat est à rapprocher du succès de la chirurgie bariatrique, une procédure donc bien plus invasive et dont l’incidence a été multipliée par 20 en 10 ans.
Cet écueil que constitue l’administration par injection a d’ailleurs été récemment soulignée par une équipe française qui propose un agoniste du GLP-1 sous forme d’hydrogel, à libération prolongée donc à injecter seulement 1 fois par mois.
L’enquête menée auprès d’un échantillon représentatif au niveau fédéral de 2.205 répondants en surpoids, montre qu’en dépit « d’un marketing intense », la plupart ne veulent pas de ces médicaments injectables pour perdre du poids.
Invités à réagir à l’affirmation
« Si je voulais perdre du poids, je préférerais prendre un médicament injectable pour perdre du poids plutôt que de changer de régime alimentaire »,
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seuls 23 % se déclarent d’accord ou tout à fait d’accord ;
- 62 % se déclarent en désaccord ou tout à fait en désaccord ;
- 14 % déclarent ne pas être intéressés, en particulier parce qu’ils n’ont pas besoin de perdre du poids ;
- et parmi les répondants qui ont pris la décision de perdre du poids, 73 % sont en désaccord ou tout à fait en désaccord avec l’idée de prendre un médicament injectable pour perdre du poids ;
- en revanche, 2 tiers des répondants se déclarent intéressés par les régimes végétariens ou végétaliens : à la question « Si un régime à base de plantes pouvait permettre une perte de poids significative, je serais intéressé à l’essayer, au moins brièvement », 68 % des répondants se déclarent d’accord ou tout à fait d’accord. Sur ce point, une recherche publiée dans le Journal of the American College of Nutrition a révélé qu’un régime végétalien est plus efficace pour perdre du poids qu’un régime méditerranéen.
Pour ceux qui ont adopté ces agonistes du GLP-1 par injection, l’observance semble « en berne » : la plupart des patients qui ont commencé à prendre ces médicaments arrêtent le traitement, malgré le risque de reprise de poids. En août 2024, Prime Therapeutics, une société d’innovation pharmaceutique et galénique signalait que moins de la moitié des utilisateurs prenaient encore ces médicaments après 6 mois et moins d’un tiers après 12 mois. Les résultats ont également été publiés dans le Journal of Managed Care and Specialty Pharmacy (JMCP).
« Ces conclusions ne signifient pas que les personnes souffrant d’obésité ne veulent pas perdre du poids ; cependant la plupart préféreraient changer leurs habitudes alimentaires plutôt que de s’injecter un médicament », résume le Dr Neal D. Barnard, président du Physicians Committee.
Source: Journal of Managed Care and Specialty Pharmacy (JMCP)
- Oct, 2024 DOI : 10.18553/jmcp.2024.23332 Real-world persistence and adherence to glucagon-like peptide-1 receptor agonists among obese commercially insured adults without diabetes
- May, 2024 DOI : 10.18553/jmcp.2024.23332 Real-world persistence and adherence to glucagon-like peptide-1 receptor agonists among obese commercially insured adults without diabetes
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