Les dangers de la graisse cachée ou graisse viscérale sont bien connus, avec, en particulier, un risque très accru de maladie cardiaque. Cette étude de l’UT Southwestern Medical Center, présentée dans les Actes de la Mayo Clinic réaffirme la pratique de l’exercice comme la meilleure défense contre la graisse abdominale profonde. Plus précisément, l’étude suggère qu'une combinaison d'approches peut aider à réduire la graisse viscérale et prévenir ces risques.
Selon les US Centers for Disease Control and Prévention (CDC), l'obésité touche près de 40% des Américains adultes. Aujourd’hui, les chercheurs partagent une vision de la graisse comme un organe actif. Ainsi, certaines personnes obèses vont contracter une maladie cardiaque, le diabète ou un syndrome métabolique, et d'autres non. Tout semble donc dépendre de l’emplacement de la graisse stockée dans l’obésité.
La graisse viscérale peut affecter les organes ou l’ensemble du « système corporel ». Elle peut en particulier affecter le cœur et le foie, ainsi que les organes autres abdominaux, rappelle le Dr Ian J. Neeland, auteur principal et cardiologue, professeur adjoint de médecine interne : « Cependant, lorsque des études utilisent le poids ou l'indice de masse corporelle comme métrique, nous ne savons pas si les interventions réduisent la graisse dans le corps, ou juste à la surface du corps… ».
Les chercheurs de l'UT Southwestern Medical Center ont donc analysé 2 types d'interventions, une modification du mode de vie par l’exercice notamment et le traitement pharmacologie pour déterminer la meilleure façon de vaincre ces graisses situées au plus profond de l’abdomen. Les chercheurs ont évalué les modifications de la graisse viscérale chez 3.602 participants sur une période de 6 mois, mesurée par scanner ou IRM.
La graisse, mais pas n’importe quelle graisse : L'emplacement et le type de graisse sont importants. En ne suivant que le poids ou l'IMC, il reste possible de sous-estimer les avantages de la perte d poids pour la santé. Or, le propre de l'exercice est réellement de faire fondre la graisse viscérale : les participants, des femmes à 65%, âgés en moyenne de 54 ans et à IMC moyen de 31 à l’inclusion ont été invités à suive un programme d’exercice surveillé. D’autres participants ont suivi un traitement pharmacologique, à travers différentes cohortes menées aux États-Unis, Canada, Suède, Japon ou multinationales. Les médicaments pris par les participants étaient approuvés ou en attente d'approbation par l’Agence américaine FDA. L’analyse montre que :
- l'exercice et les médicaments ont tous 2 permis une réduction de la graisse viscérale,
- mais les réductions ont été bien plus importantes en termes de perte de poids corporel avec l'exercice.
L’exercice apparaît donc comme une thérapie essentielle dans la lutte contre l’obésité et en particulier contre la graisse viscérale, plus dangereuse pour la santé. L’étude confirme que l’exercice devrait donc faire partie intégrante du traitement de perte de poids, éventuellement en combinaison avec un traitement médicamenteux.
Source : Mayo Clinic Proceedings Feb, 2019 DOI : 10.1016/j.mayocp.2018.09.019 Effect of Exercise and Pharmacological Interventions on Visceral Adiposity: A Systematic Review and Meta-analysis of Long-term Randomized Controlled Trials
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