Est-ce dans le cerveau qu’il faut chercher la clé, et non pas dans le décompte des calories ? Certains de nos aliments sont-ils aussi addictifs que l’héroïne ou la cocaïne au point qu’engrignoter déclenche une envie d’en manger plus ? Au point que certains d’entre nous se sentent poussés à continuer à manger au stade où la nourriture n’est plus agréable. L’addiction à la nourriture a déjà été comparée à une dépendance aux drogues et c’est bien l’objet de cette étude qui revisite la notion de dépendance alimentaire dans l’excès alimentaire, l’obésité, et sa prise en charge. Quelques conseils simples qui vont permettre au cerveau « d’imprimer » les bons réflexes alimentaires.
Des études d'imagerie ont déjà montré que les aliments peuvent activer les mêmes voies cérébrales que ces autres substances. Ces chercheurs des NIH ont étudié de près ces voies biologiques sous-jacentes à l'excès alimentaire. Leur objectif, imaginer de nouvelles façons d'aider les patients à refreiner ces envies incontrôlées. Certains aliments ne sont plus nécessaires « à notre survie » : Les chercheurs du National Institute on Drug Abuse (NIDA/NIH) confirment la notion de de dépendance aux aliments, surtout riches en matières grasses et en sucre. Ces aliments riches en calories, comme d'autres substances addictives, peuvent déclencher le système de récompense du cerveau, en libérant des substances chimiques du cerveau comme la dopamine, qui entretiennent le désir de consommer plus : « Nos cerveaux sont câblés pour répondre positivement à des aliments à teneur élevée en matières grasses ou en sucre, parce que ces aliments ont contribué, au cours de l'évolution, à la survie en milieu hostile. Dans nos sociétés d'aujourd'hui, notre système de récompense de notre cerveau répond toujours à ces aliments, bien qu'ils soient abondants ».
Savoir ignorer ou éviter les stimuli : les aliments sont partout, les stimuli aussi ; voir, sentir, goûter, ou même entendre certains stimuli alimentaires peut suffire à donner envie de manger, même lorsqu'on n'a pas faim. Des stimuli alimentaires, suggèrent les études, particulièrement efficaces chez les personnes obèses ou à risque élevé de prise de poids. Une réponse cérébrale accrue à ce type de stimuli a été associée à un risque accru de prise de poids à court terme.
Notre cerveau peut nous aider à contrôler nos pulsions : alors que certaines zones cérébrales nous poussent à consommer des aliments gras ou sucrés, d'autres régions à l'avant du cerveau peuvent nous aider à contrôler nos pulsions.
Développer des habitudes saines : Prendre le contrôle en évitant les tentations est possible et c'est la première étape à franchir pour développer des habitudes saines : chacun doit être conscient que s'il y a certains aliments que nous ne pouvons pas arrêter de manger une fois que nous commençons, en les évitant, on peut prendre l'habitude de mieux consommer et forger une routine alimentaire saine : des fruits plutôt que des biscuits, des carottes croquantes à la place des chips, une promenade à la place d'un grignotage…. Au fil du temps, ces habitudes saines vont se « câbler » aussi dans le cerveau.
J Neurosci2015 May doi: 10.1523/JNEUROSCI.3884-14.2015 Basolateral amygdala response to food cues in the absence of hunger is associated with weight gain susceptibility.
Hum Brain Mapp. 2015 doi: 10.1002/hbm.22617 Overlapping patterns of brain activation to food and cocaine cues in cocaine abusers: association to striatal D2/D3 receptors.
Biol Psychiatry 2013 May doi: 10.1016/j.biopsych.2012.12.020 The addictive dimensionality of obesity.
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