Un nouveau médicament pour lutter contre le surpoids lié aux excès alimentaires, c’est l’implication possible de cette étude française, présentée dans l’International Journal of Obesity, qui identifie une minuscule molécule capable d’accélérer le métabolisme en configurant l'action d'un gène clé. La preuve est ici apportée chez la souris obèse : la petite molécule induit le gène à favoriser la combustion des graisses et contribue ainsi à inverser la prise de poids. C’est donc l’espoir d’une toute nouvelle approche pharmacogénique, pour lutter contre le gain de poids excessif.
Un régime riche en matières grasses peut contribuer à l'obésité et le meilleur traitement est alors d'opter pour un mode de vie plus sain, dont un régime alimentaire plus équilibré et la pratique régulière de l'exercice. Cependant, tout le monde n'est pas capable de s'y tenir. C'est alors que les médicaments de perte de poids peuvent prendre tout leur intérêt, même si, en général, ils ne permettent d'aboutir qu'à une perte d'environ 5% de poids corporel. Mais ici, c'est un nouveau concept qui nous est proposé, le concept de recruter l'aide de nos gènes dans la lutte contre les effets d'un régime alimentaire trop riche en matières grasses.
La structure de certains gènes qui contribuent à produire certaines protéines bénéfiques contre le surpoids, peuvent justement être modifiée en cas de régime alimentaire trop riche. Ce processus contribue au développement du surpoids, de l'obésité et d'autres troubles métaboliques et cardiaques. Dans de nombreux cas, le même gène peut produire deux ou plusieurs protéines alternatives. Un de ces gènes, LMNA, joue un rôle dans le développement de différents troubles métaboliques. L'ARN de LMNA, est modifié par 3 protéines nommées SRSFI, SRSF5 et SRSF6. L'équipe montre qu'une petite molécule est capable de changer la façon dont l'une de ces 3 protéines, SRSFI, agit chez des souris qui ont pris un poids excessif après un régime alimentaire riche en matières grasses. SRSFI détermine lequel des produits géniques aux effets antagonistes peut être produit à partir du même gène LMNA : un produit du gène LMNA favorise le stockage de graisse, l'autre favorise la combustion des graisses. La petite molécule favorise l'expression génique qui brûle les calories, empêche le gain de graisse voire induit la perte de graisse.
L'approche modifie le taux métabolique ou la dépense énergétique : chez l'animal obèse, la molécule peut accélérer le métabolisme et l'augmentation de la dépense d'énergie permet la perte de l'excès de poids. En synthèse, cette molécule peut supprimer l'effet d'un régime alimentaire riche en matières grasses. Enfin, sur l'animal, le composé ne semble pas entraîner d'effets indésirables.
D'autres études chez l'animal puis des essais cliniques doivent encore être menés chez l'Homme, mais c'est peut-être une nouvelle approche contre l'obésité qui vient d'être trouvée.
Dec, 2016 DOI 10.1038/ijo.2016.220 Pharmacological Modulation of LMNA SRSF1-dependent Splicing Abrogates Diet-Induced Obesity in Mice
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