Une des principales pistes pour lutter contre l’obésité est celle de la transformation de la « mauvaise graisse » ou graisse blanche en tissu adipeux beige puis en tissu adipeux brun qui brûle pour fournir au corps de l’énergie. Cette équipe de la Technical University of Munich (TUM) a décidé de prendre le problème à la racine, c’est-à-dire regarder ce qui différencie, au niveau moléculaire les différents types d’adipocytes. En identifiant le réseau de gènes qui régule la transformation de la graisse blanche en graisse brune, ces travaux, présentés dans les Cell Reports, marquent une étape dans cette approche thérapeutique du surpoids et de l'obésité.
L’auteur principal, le Dr. Martin Klingenspor, professeur de médecine nutritionnelle moléculaire à la TUM, rappelle que nos cellules graisseuses, appelées adipocytes, jouent un rôle clé dans la régulation de l'équilibre énergétique de notre corps. Les adipocytes ne constituent pas seulement une réserve d'énergie pour les périodes de privation, mais ils libèrent également des hormones dans le sang, qui régulent notre métabolisme et envoient au cerveau des signaux de faim et de satiété.
Blanc, beige ou brun, la « couleur de la graisse » affecte notre santé
On sait qu’il existe différents types de tissus adipeux dans notre corps, qui peuvent être classés en fonction de leur couleur.
- Les adipocytes blancs sont principalement responsables du stockage de l'énergie ;
- Les cellules adipeuses brunes et beiges sont, elles, capables de convertir l'énergie en chaleur. Ce processus de thermogenèse est particulièrement vital chez les nouveau-nés car il permet de stabiliser leur température corporelle.
- Le volume et l'activité des cellules graisseuses brunes et beiges varient selon les individus. Des études ont montré que les personnes ayant un nombre élevé de cellules graisseuses thermogéniques présentent un risque plus faible d'obésité et de troubles métaboliques associés. On sait également que la croissance des cellules graisseuses beiges dans la graisse blanche est bénéfique à la santé.
La capacité de brunissement de la graisse blanche est déterminée génétiquement :sur la base de ce principe, l’équipe a donc regardé comment les cellules adipeuses thermogéniques se développent – toujours dans l’objectif de parvenir à « brunir » la graisse blanche, pour la transformer en un organe qui brûle de l'énergie plutôt que la stocker, ce qui permettrait d’améliorer la santé métabolique. En comparant systématiquement les cellules adipeuses de différentes souches de souris, les chercheurs sont parvenus à identifier quels étaient les gènes pouvant expliquer les différents types de différenciation des cellules adipeuses. Cette analyse comparative de la transcriptomique des cellules graisseuses de souches de souris génétiquement divergentes permet, pour la première fois, de fournir un premier aperçu du réseau de mécanismes de régulation des cellules graisseuses beiges.
C’est donc un « aperçu unique de l'architecture génétique qui guide les mécanismes moléculaires du développement des cellules adipeuses beiges. Nous devons maintenant valider ces processus moléculaires in vivo afin de pouvoir avancer sur la piste du « tissu adipeux brun » ».
Source: Cell Reports Dec 17, 2019 DOI: 10.1016/j.celrep.2019.11.053 Systems-Genetics-Based Inference of a Core Regulatory Network Underlying White Fat Browning
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