C’est l’un des effets secondaires de la maladie d'Alzheimer, la prise de poids, liée à un apport alimentaire plus élevé et une dépense énergétique diminuée. Cette équipe de la FAPESP (Fundação de Amparo à Pesquisa do Estado de São Paulo) suggère ici, dans les Scientific Reports, qu’un dérivé d'acide biliaire connu sous l'acronyme TUDCA a réduit l'apport alimentaire et augmenté la dépense énergétique chez la souris, améliorant ainsi son comportement. Des résultats prometteurs pour les patients Alzheimer, plus susceptibles de recevoir un diagnostic de diabète, de dépression, de maladie de Parkinson et d'accident vasculaire cérébral.
Ce dérivé d'acide biliaire, l’acide tauroursodésoxycholique (TUDCA), est naturellement produit dans le foie et stocké dans la vésicule biliaire et son utilisation médicale principale est de traiter les maladies du foie. Déjà commercialisé sous forme de complément alimentaire, apparaît efficace à atténuer les anomalies métaboliques associées à la maladie d'Alzheimer, dont les altérations de la prise alimentaire et du poids corporel, améliorant ainsi la qualité de vie du patient.
Un comportement qui peut être associée à l'hypothalamus
L'étude, menée in vivo sur des souris atteintes d'un trouble similaire à la maladie d'Alzheimer induite par l'injection de streptozotocine (Stz). Ces modèles de la maladie d'Alzheimer ont développé un comportement alimentaire altéré associé à un poids corporel plus élevé et à une dépense énergétique plus faible. Les chercheurs ont détecté une augmentation des marqueurs inflammatoires directement associés à une dérégulation de l'hypothalamus. L’expérience montre que TUDCA :
- réduit la prise alimentaire,
- augmente la dépense énergétique,
- améliore le quotient respiratoire, un indicateur d'efficacité métabolique de l'utilisation par l'organisme des glucides, des protéines et des lipides pour produire de l'énergie,
- agit sur l'hypothalamus, une région du cerveau présentant de multiples connexions avec d'autres parties du système nerveux central et des tissus périphériques ;
- réduit certains marqueurs inflammatoires dans l'hypothalamus et rétablit une expression normale des neuropeptides orexigènes (stimulant l'appétit) AgRP et NPY ;
- aide à la digestion.
« L'inflammation qui conduit à un comportement dysfonctionnel peut être associée à l'hypothalamus », commentent les scientifiques. « TUDCA a réduit l'inflammation et amélioré la signalisation de la leptine pour induire la satiété, entraînant une réduction de la prise alimentaire. La réduction de l'inflammation de l'hypothalamus a permis une amélioration globale de l'organisme ».
Ces résultats pourraient bien s'avérer reproductibles chez l'Homme, commente l’auteur, Helena Cristina de Lima Barbosa, professeur à l'Institut de biologie de l'université (IB-UNICAMP) : « Il est possible que les mêmes bénéfices soient observés chez les patients. Compte-tenu des données cliniques publiées jusqu'à présent, cette extrapolation semble probable ».
Source: Scientific Reports Sept, 2021 DOI: 10.1038/s41598-021-97624-6 Energy homeostasis deregulation is attenuated by TUDCA treatment in streptozotocin-induced Alzheimer’s disease mice model
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