La découverte de ce processus immunitaire qui régule l'inflammation dans la graisse humaine pourrait permettre de mieux gérer l'obésité : l’équipe d’endocrinologues du Trinity College Dublin avec leurs collègues allemands viennent d'identifier comment des cellules immunitaires spécifiques peuvent travailler ensemble dans les tissus adipeux pour provoquer une inflammation qui favorise la prise de poids. Leurs travaux, publiées dans la revue Science Translational Medicine, suggèrent ainsi une nouvelle voie ciblant cette inflammation.
Lutter contre l’épidémie mondiale d'obésité est probablement la priorité en Santé publique, en particulier en raison des multiples comorbidités chroniques de l’obésité, dont le diabète, la maladie cardiaque et le cancer. Comprendre les processus biologiques en jeu dans l’accumulation des tissus adipeux est essentiel pour trouver de nouvelles voies contre le surpoids.
Cibler les protéines « points de contrôle immunitaire » qui favorisent l’inflammation
In vitro : les scientifiques analysent in vitro la fonction des points de contrôle immunitaires sur des cellules spécifiques et constatent qu'un petit changement sur l'une des nombreuses populations de cellules dans la graisse a un réel impact sur l'issue de la maladie : les chercheurs identifient le rôle clé de « protéines de point de contrôle » et des cellules immunitaires qui modifient les cellules inflammatoires du tissu adipeux avec pour conséquence, une aggravation de l'obésité.
Chez des participants obèses, avec ou sans diabète de type 2 (Indice de Masse Corporelle IMC > 30 kg/m²), les scientifiques confirment que ces modifications de l'expression de ces protéines « points de contrôle » dans la graisse viscérale sont en effet, clairement prédictives du poids et du surpoids.
Cibler ces protéines peut donc permettre de réduire la progression du surpoids
In vivo, l’étude montre, sur la souris, que l’inhibition de ces protéines dites de point de contrôle immunitaire sont liées à des réductions spectaculaires du développement de l'obésité et du diabète.
« La découverte de ce nouveau processus de régulation des points de contrôle des cellules adipeuses des personnes souffrant d’obésité contribue à expliquer comment le système immunitaire contrôle la prise de poids induite par l'alimentation. Avec des impacts plus larges sur la manière dont l'obésité influence, via l’inflammation la comorbidité (ex : pandémie de COVID-19) ».
Source: Science Translational Medicine 9 March, 2022 DOI: 10.1126/scitranslmed.abj6879 Innate PD-L1 limits T cell–mediated adipose tissue inflammation and ameliorates diet-induced obesity
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